Le chasseur européen et la politique, un vote en faveur de la raison!

Il y a environ sept millions de chasseurs dans l’Union Européenne. Ces hommes et femmes sont issus d’un large éventail de la société et de milieux différents. Contrairement à certaines idées reçues, la majorité des chasseurs en Europe sont des représentants de la classe moyenne, des fermiers, des propriétaires de petites entreprises, des instituteurs, des retraités et d’autres citoyens communs. Ils vivent aussi bien dans des villages que dans de petites villes ou de plus grandes agglomérations. Mais ils ont tous le même intérêt prononcé pour la nature et sa faune et ils font tous preuve d’un engagement profond envers la ruralité, ses habitants, sa culture et ses traditions.

Ils ont encore une autre chose en commun, à savoir le fait que, quand ils font usage de leur droit démocratique d’électeur, ils votent en faveur de la raison. Politiquement parlant, ces personnes appartiennent – tout comme l’ensemble des autres citoyens de leur voisinage ou environne-ment professionnel – à un très large spectre: leurs sympathies vont tant aux partis de gauche qu’à ceux du centre, mais également à des formations politiques situées plus à droite ou con-servatrices. Mais lors des élections européennes, qui – bien davantage que les élections locales, régionales ou nationales – tournent autour de thèmes liés à l’environnement, au développe-ment rural ou au bien-être animal, ces chasseurs ont tendance à s’inspirer d’autres critères. Ils élisent alors des représentants du peuple qui seront censés prendre des décisions responsables, basées sur des éléments concrets et objectifs. Mais le fait est que trop de gens – même au Par-lement européen – qui pensent savoir ce qui se passe, obtiennent en réalité leur information d’une propagande diffusée par des organisations ou mouvements qui, à leur tour, se basent dans une mesure surprenante sur des comptes-rendus, par les médias, d’incidents particuliers mais qui, eux aussi, reposent sur des conceptions erronées.

L’instinct de chasse est fondamental et profondément ancré dans notre société européenne. Alors que «seulement» sept millions de citoyens dans l’ue pratiquent la chasse, des anthropolo-gues et des sociologues estiment qu’au moins 50 % des Européens reconnaissent toujours cet instinct naturel en eux, même si la plupart d’entre eux le subliment par d’autres activités. Ceci dit, tout le monde n’est pas chasseur, ou n’apprécie pas l’idée de la chasse. La chasse est et res-tera un sujet émotionnel. L’opposition à la chasse a d’ailleurs un caractère essentiellement per-sonnel. Mais du point de vue de la démocratie et de la tolérance, les gens devraient avoir le droit d’avoir des opinions divergentes. Effectivement, dans une société pluraliste, lorsqu’il n’existe aucune raison valable d’interdire un certain comportement, ceux qui ne le tolèrent pas ne devraient pas disposer du droit, pour des motifs strictement personnels, d’imposer leur volonté.

Les chasseurs apportent une contribution importante à la conservation des espaces ruraux et à la biodiversité. Aux côtés d’autres défenseurs de l’environnement, d’agriculteurs responsables, de propriétaires fonciers, de forestiers, de pêcheurs et de gestionnaires de sites, les chasseurs prennent position contre la destruction de notre environnement naturel, dictée par les impéra-tifs d’une société dans laquelle des valeurs et des visions urbaines et – trop souvent – des idées préconçues typiquement citadines, aussi bien intentionnés soient-elles, prennent le dessus sur la connaissance de la faune sauvage et la nature. Toutefois, selon une enquête d’Eurobaromètre réalisée en 2003, l’opinion publique dans l’ue considère la chasse comme la menace la moins importante pour l’environnement, bien moins importante en tout cas que celle représentée par l’agriculture intensive, le tourisme de masse ou le développement industriel.

Les chasseurs des 25 Etats membres de l’ue – ainsi que leurs familles, leurs amis et autres sym-pathisants de la ruralité, au total bien plus de 20 millions d’électeurs – participeront activement aux élections européennes au mois de juin et voteront pour déléguer à Strasbourg et à Bruxelles des représentants politiques dont ils attendent qu’ils fassent preuve de compréhension et de sympathie envers les dossiers relatifs à la ruralité et à la gestion de la faune sauvage.